Cette fois je me lance !





C'est son travail que j'ai le plus eu entre les mains ( Forester, Wakan, Canif, Born, Baribal, Opinel ). Je me suis séparé du Born et du Forester ( un peu à regret ) mais je me permettrai de mettre des photos de ces derniers dans cette revue.


Ces couteaux font partie de ceux que je préfère avec également le travail de David Brenière, Eric Parmentier et je sens que Robert Beillonnet va également en faire partie.
Ok ce n'est pas une sélection très originale mais il faut reconnaître que les créations de tous ces artisans sont vraiment impressionnantes.
Ce n'est que mon ressenti et il est clair que je n'ai pas tout vu et que je n'ai pas non plus une énorme culture coutelière.
C'est le point de vue d'une personne qui aime l'objet couteau mais sans s'y connaître trop dans l'aspect technique.
Mon intérêt se porte plus sur des couteaux pliants que j'utilise principalement à but alimentaire.. Bien qu'il puisse m'arriver d'avoir envie de tailler un petit bout de bois ou couper un bout de carton.
Evidemment que l'appel du combo fixe / forêt m'attire pour aller bâtonner gaiement. Mais je dois me rendre à l'évidence, je ne le fais jamais.
Je trouve également beaux certains pliants tactiques au look un peu plus agressif, mais je ne m'y retrouve pas de manger un bout de gruyère avec ce genre de lame.
J'ai pu, ces derniers temps, un peu mieux cerner mes envies coutelières; elles
se tournent vers un couteau relativement simple et élégant, selon mes notions bien entendu.. Bois, Micarta, Titane, Fibre de Carbone cela m'importe peu tant que c'est bien utilisé.
Le travail de Laurent Gaillard résume, pour moi, ces critères.
Ses lignes sont plutôt sobres et classiques tout en ayant une touche de modernité.
Il rajoute par ci par là de légers contre-tranchant qui donnent une petite touche de tension au couteau.


Le dessin de la lame peut parfois avoir un côté un peu agressif qui donne un air canaille au schlass.

Il me semble qu'au début de son travail il n'utilisait que du Xc75 ou du 100C6 et était même réfractaire à l'inoxs, mais par la suite il a intégré le Rwl 34.
Le brut de forge intervient souvent sur l'acier carbone, alors que le Rwl 34 mélange souvent un très beau microbillé et, par exemple, un contre-tranchant revêtant un tiré en long

Ce n'est pas le même microbillage que sur un EP.Il est plus mat, plus homogène et je pense un peu plus fragile.
ll réalise parfois un dégradé sur la lame. le fil étant poli-satiné et le reste de la lame microbillée.

Ces couteaux ne sont jamais ostentatoires ou vulgaires.. Je ne suis, par exemple pas un grand fan du guillochage, mais il a réussi à les intégrer dans sa production de manière légère et harmonieuse, bien que cela soit des motifs compliqués. Cela sied très bien au canif par exemple.


même si je trouve certains motifs moins heureux que d'autres.


Il utilise souvent les matières naturelles pour réaliser des plaquettes mais également de temps en temps un très beau Micarta vert. ( il ne me semble pas avoir vu d'autres couleurs).





Les bois qu'il choisi sont souvent très beaux, simples sans ce côté "intérieur de Mercedes" qui est à mes yeux vraiment repoussant. Le touché du bois et toujours très agréable. Je trouve juste dommage que sur mon ancien canif, le mammouth soit coulé dans une sorte de résine ce qui rend le contact très "froid" entre le matériau et la peau.. voir plastique. Sensation que je n'ai pas sur mon canif nouveau modèle ou l'ivoire est juste poli.



Il n'utilise pas, je crois, d'intercalaire de couleur entre les platines et les plaquettes.
Intercalaires qui sont pour moi souvent qqch de gênant et qui perturbe la pureté d'un couteau. ( Bien que cela peut parfois être très beau, mais je suis la plupart du temps déçu. )
Pour le système de rétention de lame je n'ai eu que des crans forcés et un seul avec un système pompe. Ce dernier claquait fortement et était excessivement bien réalisé..un blocage très sûr. Un poil dur pour le désengager, mais qui renforçait ce sentiment de sûreté.

Pour les crans ils sont toujours très bien réglés et tiennent bien, mais ils n'ont pas cette souplesse que peuvent avoir les Durand..Ils sont plus "rustiques", mais remplissent très bien leur rôle.
Le point que je trouve dommage c'est qu'il n'y a pas d'amorti de la lame quand on referme le surin. Ce que l'on trouve sur les Brenière ou les Durand, mais pas non plus sur mon Beillonnet. Du coup le fil peut s'abimer si on claque la lame..
Ce n'est pas grand chose, mais je trouve que cela amènerait un petit plus.
A l'utilisation ces différents modèles sont très agréables. La prise en main est bien pensée. Le Wakan à par exemple son manche qui s'élargit vers la fin afin de bien pouvoir le caler avec les derniers doigts et le manche du Born a un petit renforcement à l'arrière.
Les différentes ergonomies de lame sont également très bien pensées pour l'assiette.

Au niveau des ajustages on est, la plupart du temps, dans ce que j'ai vu de mieux. Si on pinaille vraiment il y a de temps en temps un petit truc par ci par là..Une lame un demi de demi millimètre décentrée ou un tout petit écart entre le ressort et la platine vers la lame.,mais c'est vraiment du haut niveau. Mais comparé à un Durand ou un Parmentier qui pour moi sont presque comme réalisés par des machines on sent le travail manuel.


On peut peut-être lui reprocher un manque de "folie" dans son design, que l'on trouve chez Parmentier, ou une atmosphère baroque chez Brenière.


Mais c'est ce que j'aime justement et qui est pour moi sa grande force.
Cette simplicité ( en apparence ) alliée à une grande humilité.

Mon plus gros point noir repose dans les étuis qui sont juste de simples pochettes à lacet, ce que je trouve dommage quand on voit la qualité des couteaux.

Pour finir, les quelques échanges que j'ai pu avoir avec M. Gaillard me laisse entrevoir une personne humble et d'une grande gentillesse. A l'écoute du client, et Dieu sait que je peut être chiant.. Mais il m'a toujours orienté intelligemment vers certains choix avec un grand sens professionnel.
Bref Tip Top!





