par Efix » 28 Avr 2013 19:24
A ceci près que je n'ai pas posté ce couteau sur ce fil, mais dans "éloge de la simplicité", où il est passé totalement inaperçu, ce qui était d'ailleurs le but.
Pour beaucoup, tous les couteaux d'Eric sont, dans leur forme, très banals et de fait, il le sont. Comme un bon outil peut être banal. J'ai pendant des années, collectionné les outils à main des métiers du bois et j'en ai réuni beaucoup, dont personne ou presque ne décelait les richesses : la marque des doigts sur une varlope en en beau sorbier ; l'usure d'un fer de rabot, témoignant de centaines de kilomètres de copeaux enlevés ; la sueur qu'on pouvait imaginer sur les fronts de deux bûcherons poussant un long passe-partout ; un vieux pot en cuivre encore empli de colle de peau de lapin solidifiée, etc... A moi, ils me parlaient, alors que pour mon épouse, ils ne représentaient que des nids à poussière.
L'objet en tant que tel (je parle d'objets, pas d'une oeuvre d'art comme une sculpture ou un tableau) ne vaut que par ce que l'on en fait. Le tranchant de cet ariégeois est sans égal, parmi la longue liste de mes vieux compagnons, ce qui en fait déjà un objet exceptionnel.
Il est venu à moi, je n'avais rien imaginé du tout... Il aurait été un higo ou un Opinel, je l'aurais aimé de la même façon, d'abord, parce que ça aurait été un couteau d'Eric pour mon entrée dans la "fin de vie", le dernier quart temps (dans le meilleur des cas) et ensuite, parce que j'aime bien ces couteaux-là aussi.