kraspek a écrit:Fred.A a écrit:rahansor a écrit:2mm? ah ouais quand même.…, avec un dos de 3mm aussi?
Sur du 3 mm je laisse 1,5 au fil.
Ouep, en fait on voudrait économiser les bandes, pske c'est vrai que les bonnes bandes c'est reuch, mais pour faire du bon boulot, y a pas faut pas regarder à la dépense...
Le 100C6, sans rentrer dans les détails des différentes nuances possibles, c’est en gros pour en retenir les principales caractéristiques :
- 1% de carbone
- 1,5% de chrome
C’est un acier hypereutectoïde, donc Ac1 = Ac3. Entre Ac1(Ac3) et Acm, on a plus ou moins de carbures dissous. Pour Ac1, la quantité de C dissoute correspond à la valeur eutectoïde. Pour Acm, tout le C est dissous dans l’austénite.
Remarque, en présence de chrome, le diagramme Fe/C est modifié. Tout est déplacé à gauche
Donc, si austénitisation à 750-760°C, on a de l’austénite contenant environ 0,5% de C dissous. Les 0,5% restant du carbone sont sous forme de carbures non dissous. Si on trempe à cette T, on aura de la martensite avec 0,5% de C (pas très dure) contenant nos 0,5° de C restant en carbures non dissous.
Par contre, si austénitisation à 840-850°C, on aura de l’austénite contenant environ 0,8% de C dissous ( intersection de l’horizontale de la T avec la ligne Acm) et il restera 0,2% de C sous forme de carbures non dissous. Trempe à cette T : martensite à 0,8 de C (plus dure)+ 0,2 sous forme de carbures non dissous.
Vous voyez que vers 900°C, on trempera un acier 100C6 avec ses 1% de C dissous. Il ne reste pas de carbures non dissous !
A partir de là, on choisit généralement de tremper vers 850°C donc au final martensite à 0,8%de C + 0,2 de C en carbures non dissous.
Les carbures mixtes de fer et de chrome noyés dans la matrice martensitique sont très importants pour la coupe et surtout pour la résistance à l’usure. Plus ils sont petits et donc nombreux, mieux c’est ! Par contre, plus ils sont gros et moins nombreux par coalescence, plus l’acier est facilement usinable.
Une fois la forge finie, le recuit (750°-780°C) avec refroidissement très lent donne des carbures coalescés, donc ductilité maximale.
Si on fait une trempe selective par chauffe selective basse au chalumeau d’une lame prélablement recuite, le dos restera avec de gros carbures et une bonne ductilité. Ce sera un couteau bien pour les tets de pliage de l’ABS par exemple.
Je préfère des lames qui plient moins, qui soient bien raides et nerveuses (pas pour les tests de l’ABS). Donc après le recuit pour le meulage, je refais une austénitisation au four à 880-900°C pendant 5mn pour bien dissoudre complètement tous les gros carbures, je trempe tout à l’huile qqs secondes et je sors à l’air. Tout le C est disséminé dans la martensite. Il n’ y a plus de gros carbures.
Ensuite je fais deux normalisations à basse T ( 780°C pendant 5mn) et refroidissement à l’air. La T est suffisante pour déclencher la recristallisation complète avec affinement du grain, mais la finesse des carbures est conservée.
Enfin, austénitisation pour la trempe de tout vers 830 - 840°C 5mn, avec donc dissolution partielle des carbures. Les carbures non dissous ne bougent pas. Trempe sélective du tranchant à l’huile chaude.
Après refroidissement, qqs heures au congél pour éviter le plus possible de l’éventuelle austénite résiduelle. Résultat avant revenu : tranchant à 64-65 HRC. Le dos est non trempé mais a refroidi rapidement et est donc sous forme de perlite fine avec de fins carbures : perlite « raide » et résistante.
Puis deux revenus de 1h1/2 à 240°C (limite gorge de pigeon). Dureté du tranchant 59 HRC.
Le grain est invisible même avec une loupe.
Le manche ayant subi ces chauffes se perce bien (bien mieux que le 90MCV
La lame est très raide, tonique, nerveuse (elle pliera pas à 90°, c’est sur). Elle s’use encore moins que le 90MCV8 et ne s’ebreche pas même en tapant de la ferraille.
Et ça coupe !
Adopté !
Le Doc
MANUEL a écrit:Tu sais que t'as une belle empreinte de doigt, toi?!
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