1) je ne souhaite pas un assouplissement de la loi et sais que ce serait politiquement risquée (en effet) et je maintiens que l'interprétation de la loi dans son contexte par les fdo suffit.
2) je ne conteste pas que l'agression au couteau dans la rue n'est pas toujours planifiée et se fait dans un contexte émotionel et/ou toxique qui supprime le discernement nécessaire à l'observance d'une loi. c'est en ce sens que je dis que durcir la loi est délétère à plein de points de vue et risque d'amener à l'utilisation de substitutifs autrement plus dangereux. l'exemple des sociétés chinoises et américaines dans leur rapport aux couteaux et la nécessité de substitutifs devraient interpeler.
3) je maintiens que les couteaux de cuisine sont beaucoup plus dangereux que les couteaux de poche et que si la possibilité de sortir un schlass de poche prend le pas sur la sortie rapide du tiroir d'une lame de 16 cm c'est un gain de santé publique !
4) je maintiens qu'un certain nombre d'homicides réussis (et pas juste d'agressions) sont faits aux couteaux de cuisine, y compris dehors (ou en allant chez les autres).
5) j'affirme que le couteau pliant (arme historique, en effet) n'est pas une bonne arme de défense car le temps de le sortir et de le déployer, tu es mort ! je maintiens également comme tout ceux qui s'y intéressent que le combat au couteau est toujours perdant/perdant, même pour le vainqueur, et est source de traces adn ou autres majeures. ce qui fait que les meurtres planifiés autrement que par des fous ne se font quasiment jamais au couteau et encore moins au canif !
les combats au stiletto face à face avec les filles qui claquent des doigts autour c'est du cinéma, du west side story, mais ça n'existe pas dans la vraie vie ! c'est juste du fantasme !
donc chacun convient qu'à notre époque le canif est de fait une mauvaise arme, risquée pour les deux protagonistes, nécessitant la proximité pour être vulnérante, d'efficacité très aléatoire et laissant des indices exploitables partout (principe d'échange de Locard) ! c'est pourquoi il est classique de dire qu'un extincteur bien manié est autrement plus efficace ! d'autant que le canif en poche peut appeler à préméditation, tandis que tu as rarement un extincteur dans les fouilles !

6) je rappelle que chaque chaque agression au couteau en france est vue par un urgentiste et presque toujours (presque) par un urgentiste de samu se rendant sur les lieux. et qu'heureusement chaque agression ne se finit pas à l'iml.
c'est pourquoi les publications statistiques des membres de la sfmu ont plus d'intérêt ! par exemple un excellent travail fait en guyane.
mais ce n'est qu'un exemple car, je le concède, au plan traumatologique la guyane n'est pas la "france".
7) pour répondre à la question concernant l'aspect des blessures en fonction du type de lame, oui il est possible parfois selon la profondeur de la plaie, sa largeur ou par exemple la trace d'une virole bien connue sur la peau d'évoquer le type de couteau utilisé. mais ça reste rare car les vêtements, l'agitation des protagonistes, l'utilisation incomplète de la lame changent complètement l'analyse. le meilleurs témoin est l'opj et le médecin samu si l'arme est resté sur les lieux ou le légiste ou le chirurgien si elle est restée dans le bonhomme.
8 ) en effet beaucoup de crimes réussis au couteaux le sont en in-door par des psychopathes chroniques ou de circonstances, se servant de couteaux de cuisine pour tuer leurs deux grands-parents, leur ex-petite copine etc... en 30 ans de smur y compris dans des coins chauds je n'ai vu qu'un seul meurtre in-door, réussi, effectué au couteau pliant (et encore les circonstances étaient particulières).
9) enfin, que ce soit politiquement correct ou pas, cette réflexion sur le port du couteau de poche est avant tout une réflexion sur notre choix de société, sur notre part de liberté, de responsabilité, de sécurité et sur les moyens éthiquement tolérables mis en oeuvre pour maintenir ce choix de société.
en chine, malgré l'interdiction drastique des couteaux en poche, les portiques partout, même pour prendre le bus, des terroristes (se foutant des lois, bien-sûr) sont encore capables de descendre en divers lieux pour y trucider à l'arme blanche. la chine met donc actuellement en place un chiffrage numérique des gens avec reconnaissance faciale (les numéros s'affichent sur les visages sur les écrans de surveillance) et avec restrictions d'accès à pas mal de choses en fonction d'une notation élaborée sur le profil de chacun. à ce compte là elle espère obtenir une paix sociale absolue et une répression parfaite de toute tentative d'action criminelle, délictueuse, malhonnête, incivile ou simplement pas dans la norme souhaitée. est-ce bien ? sera-ce notre avenir aussi ?… permettez moi de m'interroger...
car c'est une question valable... la liberté est elle dangereuse ? l'interdit est-il garant de notre bonheur ? la déresponsabilisation des gens est-elle la meilleure thérapeutique ?
vu qu'aucun d'entre nous ici (population pourtant sur "armée" au point de vue d'illium) n'a eu de comportement criminel, je vous laisse imaginer ce que j'en pense.
amitiés et bises à tous.