Petit compte rendu sur notre voyage à Lahr, et sur ce que nous en avons rapporté...
Comme d'accoutumée l'accueil fut simple, chaleureux et joyeux. Heiko et sa femme sont des gens accéssibles et bienveillants, sincères et sans manière, tant mieux c'est tout ce que j'aime. Et puisque nous partageons des valeurs communes tel le respect de l'autre, un amour inconditionnel de la nature et des animaux, une passion pour ce qui touche de près ou de loin à la coutellerie, et du goût pour les bonnes choses à boire et à manger. Rien d'étonnant alors que nos discussions puissent durer des heures autour d'un bon café et de quelques gâteaux.
Mais il est grand temps à présent de recentrer mon propos sur l'objet principal de notre visite chez Heiko :
le petit dernier!
La durée de notre séjour étant limitée, plutôt que d'examiner longuement le couteau que je vais acheté, je préfère jouer avec les alléchantes nouveautés réalisées par notre ami coutelier. Celles-ci m'attendent en effet impatiemment sur les étagères d'une vitrine, et je ne doute pas un seul instant que chacun de vous en ferait autant! Par conscéquent c'est seulement une fois de retour à Strasbourg, que je prends pleinement possession de ma dernière acquisition, que j'évalue ses forces et ses faiblesses, que je découvre les émotions qui habillent son âme et font vibrer son coeur, bref que je vois ce qu'elle a dans le ventre.
Or donc nous y voilà, est-ce qu'il en a dans le ventre ce petit dernier?
Oui plutôt! Avec sa taille de colosse et son poids de titan, c'est assurément un gros costaud. Les matériaux qui le composent n'ont toutefois rien de révolutionnaire, aciers au carbone et corne de bouquetin, rien que du naturel. Sa ligne est classique, un poil préhistorique, intemporelle serait le terme qui lui convient le mieux. Mais décrit ainsi, beaucoup pourraient penser qu'il s'agit au final d'un couteau très ordinaire, or il n'en est rien, bien au contraire.
Dès le premier regard le couteau s'impose par son charme solennel et une élégance majestueuse : à n'en pas douter ce couteau est un roi. Le chant mélodieux de son damas et la beauté sensuelle de sa corne primitive, ne font qu'ajouter à son pouvoir de séduction. Mais ce qui en fait réellement une oeuvre rare, hors du commun, c'est de sentir d'un bout à l'autre du couteau, que l'artisan a été constamment comme en équilibre entre l'incertitude du geste humain et une certaine idée de la perfection. Ici le défi a été relevé, qui propose à l'artisan de transmettre son rêve plus loin en l'inscrivant dans la matière, et puisque chaque jour j'en suis le témoin privilégié, je voulais lui rendre justice, voilà qui est fait.
Il ne me reste plus qu'à dire "Bravo" et "Merci" à Heiko, pour son savoir-faire et sa générosité. Merci aussi, à tous ceux qui ont bien voulu lire ces quelques lignes et partager mon bonheur, en souhaitant à tout un chacun de connaître ces mêmes moments de joie.
Et maintenant les tofs...
