stephane_ a écrit:L'esprit d'une œuvre, outre la personnalité de ses créateurs, c'est aussi un certains nombre de règles qui régissent l’œuvre : les personnages et l'univers dans lequel ils évoluent.
Goscinny a construit le petit monde d'Astérix en lui injectant un certain nombre de contraintes. On peut considérer d'ailleurs que dans les 5 premiers albums, tout est défini.
Ensuite, dans la période suivante, Goscinny fait évoluer ses personnages dans cet univers bien balisé par ces contraintes.
Astérix et Obélix n'ont pas de famille (pas de parents, pas d'enfants, pas de femmes). Astérix se comporte toujours comme un gentleman, un peu à l'image de Tintin. La seule composante "surnaturelle" de la série est le druide et ses potions magiques.
J'en oublie bien sûr, mais tout cela est factuel et n'est pas une question d'appréciation, cela relève de la simple lecture et analyse de la série.
Toute la difficulté est bien là, et c'est elle qui révèle le talent - le génie - de Goscinny : arriver à se réinventer sans jamais sortir des règles sans lesquelles l'univers d'Astérix s'écroulerait.
A la disparition de Goscinny, Uderzo a signé seul un album : Le grand fossé, dont les bases avaient été jetées par Goscinny.
Après, il a dû se débrouiller tout seul.
Il a refusé assistance de scénaristes au motif qu'il était le seul, selon lui, à pouvoir être le garant de "l'esprit" de la série.
Ce qui est dingue car, pour pouvoir apporter de la nouveauté à chaque album, Uderzo n'a eu de cesse de détricoter tout ce que son scénariste avait construit au fil des ans.
Goscinny a bel et bien été trahi à chaque album, jusqu'au grotesque "Le ciel leur tombe sur la tête" (encore une trahison rien que dans le titre : ils en ont peur mais bien sûr, cela ne doit jamais arriver) où l'on voit des extra-terrestre débarquer, où Uderzo montre qu'il est complètement à coté de la plaque en pourfendant le manga (il fallait être bêtement rétrograde pour le critiquer de cette manière).
Bref, je suis de ceux qui pensent qu'avec Astérix, on peut passer du meilleur au pire de ce que nous offrir la bande dessinée.
J'ai eu un espoir quand Ferri a repris le scénario mais malgré de brillantes séquences, la trahison était toujours là, au détour d'un chapitre (ex: le monstre du loch ness).
Je suis heureux qu'avec le dernier album, écrit pas Fabcaro, on puisse enfin lire une aventure fidèle au canevas bâti par Goscinny. Certes ce n'est pas "génial" (on sent Fabcaro qui veut être un bon élève, et qui y met toute sa bonne volonté) mais malgré le coté laborieux on passe un excellent moment et, pour la première fois depuis le Grand Fossé, j'ai eu l'impression de lire un vrai Astérix.
lapin a écrit:Ou histoire de faire perdurer et d'assurer le souvenir de ce qui plait… faut pas toujours chercher la petite bête et parler d'histoire de gros sous et savoir avancer.
Positivons !!!
Alexdeden a écrit:lapin a écrit:Ou histoire de faire perdurer et d'assurer le souvenir de ce qui plait… faut pas toujours chercher la petite bête et parler d'histoire de gros sous et savoir avancer.
Positivons !!!
Certes mais avec un tirage annoncé de 5 millions d'albums du dernier Astérix on peut quand même vaguement penser à une histoire de petits sous.
aurelxv a écrit:On parle du nouvel album à venir de Gaston Lagaffe ?
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