stephaneM a écrit:Sinon en toute honnêteté le néophyte que je suis a trouvé cet article plus maladroit vis à vis de M Salle que méchant,
presque une confession qui n'a pas trop sa place dans un trimestriel mais bon l'homme est passionné on lui pardonnera beaucoup.
(par contre le "nous" est perturbant)…
Tu peux NOUS appeler Efix, comme tout le monde
C'est plus que de la maladresse, je ne sais pas trop l'expliquer, parce que, quelque part, voir une personne que l'on a estimée, déchoir à ce point, se répandre sans pudeur, c'est gênant.
Il y a trop de contre-vérités dans cet article, on ne peut pas tirer ainsi la couverture à soi.
D'abord, qu'on les aime ou pas, d'autres auteurs ont parlé (et fort bien) du couteau dans les revues, bien avant lui : moi, j'ai bavé sur les articles et les bouquins de Dominique Venner, et l'article véritablement fondateur de mon envie de fabriquer moi-même des couteaux, fut un magnifique article de Frédéric Chaptal (photos de JJ Piétraru) sur Jacques Brunet.
Anglade a fait du bon boulot dans la Passion, oui, il a fait connaître la coutellerie US (une certaine coutellerie US), oui. Mais d'autres avaient ouvert la voie, et pas mal d'autres, comme Stéphane Ciejka, qu'il ne faudrait pas oublier, créateur du premier magazine de couteaux : la Gazette des Couteaux.
Moi, j'ai dû commencer à écrire pour Action Gun et mon copain Jojo Tabibian un peu avant la sortie du 1er LPDC. En gros, voilà, ça a commencé à la fin des années 80.
La coutellerie custom et hobbyiste aurait sans doute explosé en France et en Europe, sans ces magazines, c'est probable. Mais la sortie de la Gazette et de La Passion, ont été un formidable catalyseur ! Que les plus anciens se rappellent : il y avait combien de couteliers en France, à ce moment-là ? En Belgique, en Allemagne (sans doute un peu plus que chez nous).
Je suis abonné à Blade Magazine depuis près de 30 ans, j'ai acheté mon premier Knives (81), dans un magasin de sport à Washington. Mais en France, c'est vrai, l'aventure a commencé en Janvier 87. DEt il y avait eu beaucoup d'articles sur les couteaux dans Cibles et Action guns, bien avant.
ça, on ne peut pas l'enlever à l'équipe de la Gazette, puis à celle des débuts de LPDC (je rappelle qu'Exca est arrivé bien plus tard - en 96). Mais quand je dis à l'équipe, c'est à l'équipe, pas à 1 seul bonhomme ! Jean-Pierre Réniez, Fred Perrin (un peu plus tard), Nous (

), Bongrain, Michel Prévost, Thibault Rémusat...
Moi, je n'avais pas tellement envie d'écrire, mais plutôt de faire des photos, ça a toujours été ma passion, j'étais le seul à "livrer" des articles clé en main, sans avoir besoin des photos des autres. Aujourd'hui, c'est plus facile, avec le numérique, en 90, c'était plus hasardeux, on rapportait des rouleaux d'ekta, mais on ne savait pas ce qu'il y avait dedans !
A cette époque, Anglade avait déjà beaucoup de mépris pour ses petits camarades, et aujourd'hui encore, quand il parle de mon équipe, il emploie le terme "tes jeunes auteurs", sans savoir qui ils sont, ce qu'ils font, ce qu'ils aiment … Il a toujours été comme ça, "il y a moi (nous), et les autres", "moi, je sais, les autres inventent, brodent …"
Il écrit bien, mais paradoxalement, c'est l'auteur que j'ai le plus "censuré" ou annoté, parce que certains de ses articles contenaient un grand mépris de la coutellerie française, des couteliers français, et je m'aperçois en lisant cet article, qu'il m'en a gardé une certaine rancune.
Bruno, PH, s'est-il déjà arrêté à votre table ? C'est notre principal sujet de discorde : sur un Sicac, devant combien de tables de couteliers français s'arrête-til ?
C'est un type qui a une grande connaissance de la coutellerie US des années 70 à 90, mais qui réalise qu'il est en fin de parcours. Ce qui nous arrivera à tous, mais le tout c'est d'avoir de nombreux autres pôles d'intérêt (j'attends d'avoir un peu de temps pour recommencer à faire des couteaux, par exemple).
Et puis il y a de l'aigreur, du dépit, de l'amertume, on le sent lorsqu'il écrit dans l'article "Objectif acéré" que lui (eux) ne peuvent pas mettre leurs billets d'avion dans leurs frais généraux !! Tout le reste, à la limite, ça me fait plutôt rigoler, mais ça ! C'est le noeud de son problème !!! ça me vise directement et je le sais, parce qu'on en a déjà parlé. Il a eu une belle petite entreprise, il l'a plantée et il ne s'en est pas remis ! Et je lui ai tendu la main (pour le beurre de ses épinards). C''est courant, un psy saurait l'expliquer. Quand j'ai repris LPDC, tout le monde, je dis bien tout le monde, dans le monde de l'édition, pensait et souhaitait que je me casserais la gueule, c'est humain. Oui, mais voilà, la revue (et l'entreprise) se porte plutôt bien, mais si demain je me ramasse, je n'irai pas pleurer, c'est le principe du système libéral : on mise, parfois on gagne, parfois, on perd ! Ce n'est pas dû à une conjoncture, pas au hasard, c'est le résultat d'un travail (et surtout du travail d'une équipe, je pourrais faire la revue sans les auteurs, mais elle n'aurait aucun contenu, on s'use vite et on finit par radoter). Aujourd'hui, il y a internet, qui fait vaciller la presse magazine, nous sommes obligés, dans la presse de "niche" d'en donner plus aux lecteurs, sinon, patatrac … Moi, je peux encore voir mon nombril, mais je ne le regarde jamais (c'est pas très beau un nombril, à mon sens). Par contre, je montre volontiers ma tronche dans les éditos, ça me fait toujours marrer, c'est un clin d'oeil, souvent une évocation de mes nombreuses autres passions … Un jour, peut-être en drag queen, qui sait ! Pour le N° 100 !!!
Je préfère le dire ici, c'est un endroit convivial et gratuit (

), je ne crois pas que nos lecteurs aient envie de payer un magazine (fort dispendieux), pour y voir les auteurs se répandre en conjectures.
Ce qu'il restera de tout ceci, c'est que nous ayons donné à quelques uns (lui, Pacella et pâs mal d'autres), l'envie de se lancer en coutellerie (comme coutelier amateur ou pro, comme collectionneur …) et ce n'est déjà pas si mal, moi, je compte continuer pendant une dizaine d'année, ensuite, je passerai le flambeau, je vis l'instant présent, je me projette un peu dans le futur (il vaut mieux pour un petit chef d'entreprise), mais le passé ne me passionne pas. Tout le reste, c'est du blabla !
