tétocarré a écrit:a mon avis aquinatis, dans un magasin de bricolage, la seule chose que tu risques, c est de te faire regarder de travers, rien d autre.
de toute facon, une fois que tu as passe la caisse, tu sors, tu remontes dans ta voiture, et tu rentres chez toi.
mais bon, il ne te viendrais pas a l idee de te promener en ville avec une scie egoine a la main.……………………..
Pourquoi pas ?
Je me promène bien avec mes deux chiennes Lassie et Gouine, deux charmantes bichonnes maltaises, la police ne m'a jamais inquiété.

Plus sérieusement, je pense que pour le moment, nous n'en sommes pas quand-même à une phénomène de société, pas encore. J'ai évoqué à chaud un problème isolé qui m'énerve, compte tenu du contexte,ce n'est pas gravissime, mais je me mets à la place de notre lecteur, tout simplement, parce que j'ai bien senti son embarras légitime, parce que ça aurait pu m'arriver et que je ne sais pas (selon l'humeur du jour) comment ça aurait pu finir, parce que ça peut arriver à n'importe lequel d'entre nous, etc …
Le tout est de savoir, si j'en crois Doud (et je le crois, il semble bien placé pour le dire) que tout couteau puisse être considéré comme une arme. A partir de là, on agit en adulte, on prend le risque, en se préparant un bon argumentaire au cas où, après tout, c'est comme si on se garait en double file sur une artère passante et qu'on joue les offusqués lorsqu'on se fait verbaliser, en jetant avec mépris la prune au sol et en hurlant (dans sa barbe …) "halte au fascisme".
Ce qu'il m'intéresse de savoir, ce n'est pas tant la réaction de la police et de la justice, mais plutôt celle de celles et ceux qui constituent notre société : où que je me trouve, je n'ai jamais vu personne partir en courant lorsque je sors un pliant de ma poche, mais il y a une différence entre le petit couteau que l'on sort au restaurant (par exemple) et un gros coutelas avec lequel je me ferais ostensiblement les ongles dans le RER. C'est ce regard de la société pour mon couteau qui me préoccupe et nous n'en sommes pas encore à faire fuir les braves gens (dont nous faisons aussi partie, je crois). Notre pays a quand-même une vieille culture coutelière, mais la société évolue. Quand je compulse de vieux catalogues Manufrance, je réalise à quel point elle a évolué : on y trouvait de tout, en vente libre, notamment des revolvers et des pistolets, et ce n'est pas si vieux. Il n'y a encore pas très longtemps, on pouvait acheter des fusils à pompe à Auchan, des pistolets à grenaille, etc … J'en conclus que la loi va rarement dans le sens d'un assouplissement en matière d'armes, donc, en effet, mieux vaut la garder telle qu'elle est, concernant les couteaux, plutôt que de prendre le risque de la voir se durcir (ce qui arrivera sans doute, bien que nos édiles aient probablement mieux à faire en ce moment). Ce qui peut nous "sauver", c'est le fait qu'il existe une région dans laquelle la coutellerie représente un fort potentiel d'emploi, et surtout que cette région ait des élus virulents et acquis à la cause coutelière (pour contre-balancer la démagogie sécuritaire de certains de leurs confrères). Maurice Opinel me confiait sa désolation à chaque fois qu'il lisait une brève sur un fait divers mettant en scène son "petit couteau" (c'est comme ça qu'il appelle l'Opinel), mais ça n'empèche pas les Français d'aimer l'Opinel, de continuer de l'acheter. C'est aussi pour cette raison que je vais souvent dans les commissions où l'on me demande de siéger, pour montrer, parler du couteau dans un registre autre que l'arme froide où on l'a trop souvent placé. On a planté un clou, et on l'enfonce un peu dès que l'occasion en est donnée. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle je ne montre pas certains couteaux dans ma revue, ai-je tort ou raison, je n'en sais rien, mais c'est comme çà ! Il est certain que lorsque je lis un article dans une revue, mettant en scène le couteau avec petit shéma à l'appui, mettant bien en évidence les zones léthales, je me dis que ce n'est pas ça qui va encourager un assouplissement. Et ces gens-là ont une carte de presse !
C'est marrant, hier, un de mes amis, auteur occasionnel de la revue, plutôt orienté couteau tactique (vous voyez qui je veux dire …), m'a proposé de recommencer à faire des bancs d'essai dans des registres où on ne l'attendait pas, comme le camping et la cuisine. Ben voilà, ça, ça me plaît !
Logiquement, en principe, nos couteaux reflètent l'image que l'on veut bien en donner, alors, essayons d'en donner une bonne