par aquinatis » 07 Mai 2010 15:40
Les manches "tordus" étaient monnaie courante à l'époque. Les gars faisaient avec le bois de cerf qu'ils avaient sous la main, et c'était rarement droit. C'est particulièrement vrai sur les couteaux de traite fin XVIIIème début XIXème.
Question d'habitude je crois au bout du compte; personnellement, à force d'en voir et de m'y intéresser, j'ai de plus en plus de mal avec les beaux morceaux de cerf bien droit, bien beaux, bien lisses, pire encore avec les intercalaires en bois de cerf (ou d'élan, ou de renne ou de n'importe quoi) pour sortir des couteaux proprets et sans caractère. Regarde le Bowie plus longuement, comme moi je l'ai fait, et si sa beauté n'est pas aussi "facile" qu'un bon gros Bowie bien droit bien brillant, on lui découvre au bout du compte bien plus de charme. Tout ça pour dire que ces lames sont dures à sortir d'un contexte, d'une histoire, d'une culture, et c'est vrai qu'il faut aimer cette culture là pour aimer ces couteaux.
C'est pareil quand PH fait ses couteaux de traite, hyper simples, hyper rustiques. Ou Mike Mann ses bowies ultra roots. C'est sûr que c'est un travail qui s'éloigne pas mal de Winkler par exemple. Maintenant les bowies de Bruno, tous ses couteaux en général, ne sont pas seulement des reproductions, il y rajoute beaucoup de lui-même je pense, ce qui fait qu'on reconnaît son travail de très loin. Il y rajoute de lui-même, mais sans trahir les "origines", ce qu'à mon avis Daniel Winkler fait (bon libre à lui, ce n'est pas non plus honteux), en sortant des couteaux assez "caricaturaux" au bout du compte, des couteaux d'indien comme on en verrait dans les BD. Comme s'il vendait ça à des gars qui vivent au-dessus de Central Park, mais gardent la nostalgie d'un Ouest imaginaire et Hollywoodien...
Bon après on peut malgré tout ne pas être sensible à tout ça, et aimer tel couteau plutôt que tel autre, sans tout le tralala que je viens de faire...