J'avais loupé ce fil et je viens de me le lire en entier... intéressant. L'intervention d'Eifix va dans le sens de ma pensée.
Tout d'abord je suis entièrement d'accord avec Bruno et PH quand ils parlent de l'intérêt, pour eux, de fabriquer telle ou telle pièce. Bien évidemment, un couteau à 50 € est plus "simpliste" techniquement qu'un couteau à 500. S'il vaut 500 c'est qu'il y a soit des matériaux plus chers, soit plus de travail, soit les 2. On peut concevoir qu'il est plus agréable de travailler une ronce plutôt que tu bois de palette. La complexité technique permet, je pense, de se faire plaisir dans la réalisation, de s'investir plus. Le "travail à la chaine" au bout d'un moment émousse l'intérêt.
Il ne semble pas qu'aucun n'ai évoqué pour autant qu'il fait du mauvais travail pour autant

Le travail à l'unité procure son intérêt, celui à la chaine un autre si l'on veut maintenir la qualité.
Il y a juste une réalité économique derrière : pour vivre il faut 2 types de productions, celle qui va se vendre en volume pour assurer le quotidien et comme cela a été dit, financer, la production de pièces plus chères qui partiront moins vites mais amélioront nettement le quotidien. Les plus belles pièces sont aussi l'image du savoir faire du couteliers. C'est sa vitrine. Ceci m'amène au second volet de mon intervention.
Personnellement j'ai déjà rêvé devant de très belles pièces d'un artisan en sachant que je ne pouvais me les offrir. Par contre, la production de l'artisan me plaisant, l'échange avec lui pouvant être agréable (et là je rejoins Eifix sur le relationnel avec le coutelier) j'ai eu envie d'avoir une pièce de lui. J'étais bien conscient qu'en lui prenant une pièce à 50 € je n'achetais pas son haut de gamme, néanmoins je me faisais plaisir. Et c'est là qu'intervient la réaction de l'artisan. Ce que certains d'entre vous appelle le respect du client, pouvant allez vers la magie de la rencontre, … Si l'artisan recent la passion du client, que ce dernier sait rester à sa place et ne pas vouloir le beurre, l'argent du beurre et le c...

de la crémière, les ralations peuvent se développer. Le client, un jour trouvera le moyen d'économiser pour acheter à ce même artisan une pièce plus chère. Sur la base d'une première vente à 50 €, la qualité de la relation commerciale peut amener des ventes supplémentaires. Et cela, tous les artisans le savent et d'ailleurs certains le disent ici. Je ne vois pas de mal ce qu'un artisan m'explique que la petite pièce à 50 € est moins passionnante à faire que celle à 500 €, surtout s'il prend 2 mn pour m'expliquer en quoi il s'éclate à faire la plus chère. Ensuite, je ne suis pas crédule au point de nier l'évidence, il est plus intéressant de vendre une grosse pièce qu'une petite et je ne vexerais pas s'il m'abandonne rapidement au profit du clmient d'à côté qui semble s'intéresser à la pièce à 500. Il faut bien vivre !
J'ai personnellement eu la chance de rencontrer des artisans à la fois passionnés, curieux de leur clients, mais aussi commerçants. Juste un exemple : il y a quelques années, lors d'un salon de Thiers, j'ai flashé sur la table d'un coutelier (peut-être qu'il se reconnaîtra

), mais j'étais au sortir d'une mauvaise passe financière. Je voulais néanmoins me faire un petit plaisir pour garder le moral. Le modèle qui me plaisait je n'arrivait plus à la poser. Ce n'était pas le plus cher, ni le moins cher. J'ai fini par le poser et par regarder sur la même table les modèles un peu moins chers. L'artisan m'a fait une petite remarque comme quoi le modèle qui me plaisait tant n'était pas si cher pour la qualité. Profitant du fait qu'il n'y avait pas foule, je lui ai juste dit que pour le moment mon budget n'était pas à la hauteur de ma passion. Il m'a demandé quel était ce budget. Ma réponse était inférieure de quelques dizaines d'€ au prix de cette pièce, mais je lui expliquais que je m'étais fixé une limite volontairement infranchissable et que j'allais faire mon choix sur un modèle moins cher, que tout était bien comme cela. Dans mon esprit, il était hors de question de demander un prix ! Je fut extrèmement surpris quand il m'a proposé de me vendre ce couteau de mes rêves à un prix que je pouvais me permettre (certes l'écart n'était pas non plus délirant). Depuis, les choses vont mieux et ce même artisan m'a déjà vendu plusieurs autres pièces nettement plus chères.
Tout cela pour dire que le même jour, un peu plus tôt j'avais failli acheter un couteau sur un stand Corse et que je ne l'avais pas fait car le couteau qui était dans mon budget devait être "l'une des merdes" de sa table et que j'ai été reçu comme un chien parce que je ne m'intéressais pas à plus cher... J'adore les productions haut de gamme de l'artisan en question, aujourd'hui je pourrais m'en offrir certaines, et bien je ne le ferai jamais. Tant pis pour lui...
Chaque acheteur à son approche : certains ne voit que le produits, ce sont les plus raisonnables. D'autres, dont je fais parti aime à acheter et utiliser un couteau réalisé par quelqu'un qu'il apprécie en tant que personne. C'est aussi pour cela que je n'achète presque plus de pièces industrielles.
Conclusions : les artisans on tune réalité économique qui vient se calquer sur leur passion (jusqu'à preuve du contraire il faut manger !), les clients ont leur psychologie, à chacun de rester à sa place et de gerder l'esprit ouvert.