Je ne suis pas d'accord sur le fait qu'il faille effacer le fil, parce qu'il est intéressant et puis, sincèrement, les nom d'oiseaux, lorsqu'il arrivent sous couvert d'anonymat, ne me gênent pas.
Ce qui me dérange le plus est qu'on puisse opposer un forum à un autre : nos petites communautés sont constituées de beaucoup de gens de bonne volonté et les excès de quelques membres ne doivent pas entacher l'ensemble.
Pour répondre à J-Charles, sans trop entrer dans le détail, je dirais qu'au départ, le feuilleté ou damas était constitué d'acier et de fer (je résume) et c'était une solution pour "assouplir" les longues lames (épées notamment). Rapidement, les forgerons ont compris l'intérêt "décoratif" de ces feuilletages et ont joué avec. Mais si l'acier était trop cassant, les feuilletés pouvaient être considérés comme "mous", d'où l'ajout, par soudure d'un bandeau d'acier pour le tranchant.
Le damas a perduré jusqu'à la fin du XIXème, où il a été utilisé par les armuriers, pour les canons de fusils de chasse.
A l'arrivée des poudres pyroxilées qui ont succédé à la poudre noire, les canons en damas ont graduellement disparus, car ils ne résistaient pas aux pressions générées par les nouvelles poudres sans fumée.
Lorsque le damas a refait son apparition dans la coutellerie (il n'a jamais vraiment disparu, les indiens, les russes et les allemands continuaient à en produire), dans les années 60, on s'est rapidement rendu compte que le simple mélange acier-fer n'était pas vraiment probant face aux aciers modernes et on l'a principalement utilisé pour son aspect très décoratif. Et il est un fait, qu'un damas fer (ou acier doux) + acier, ne donne pas des tranchants extraordinaires. C'est assez facile à comprendre si l'on considère (en raccourci) qu'une moyenne s'opère entre les teneurs en carbone des aciers utilisés - par exemple XC 100 + fer donnera un taux moyen de C de 0,5%, ce qui est faible.
Pour accentuer l'effet spectaculaire, certains forgerons ont ajouté du nickel en feuille, le problème est que le nickel pur, bloque le transfert des molécules de carbone et on otient des tranchants en dents de scie. De plus en plus, les feuilletés modernes sont réalisés à partir d'aciers à fort taux de carbone et d'aciers alliés trempants contenant du nickel (comme le L6 - 15N20 servant à fabriquer les rubans de scieries). Donc on ne peut plus parler de feuilletés constitués d'acier dur et d'acier mou. C'est la raison pour laquelle je disais que c'était dépassé.
Acier dur, acier mou, il est vrai que c'est un raccourci de langage, on devrait plutôt parles d'acier martensitique et d'acier austénitique, mais ça nous amènerait un peu loin. Disons que jusqu'à 0,3 % de carbone, l'acier ne prend pas la trempe (à la louche). Un XC48 peut être utilisé pour des haches, pour des mèches de tire-bouchons, pour des ressorts de couteaux à cran forcé … Par contre, pour une lame, ce n'est pas réellement le top, mais on peut le faire, le tout étant de ne pas en attendre plus qu'il ne peut donner. Comme je le disais dans un autre fil, une lame bien traitée T° en XC48 est supérieure à une lame en C130 dont le TT° est loupé !
D'autre part, si l'on désire obtenir un damas contrasté, je ne suis pas certain qu'un feuilleté constitué de XC45- 75 et 100 donnera un résultat probant, si on ne lui ajoute pas un élément contrastant, comme le nickel.
Voila en gros
